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Et si le choix d’un logiciel CRM n’était pas le vrai point de départ ?

 

On présente souvent les projets CRM comme des projets techniques : choix de solution, intégration, migration, paramétrage… Pourtant, dans la réalité, le succès d’un projet CRM se joue bien avant ces considérations techniques.

Il réside — selon ce que j’ai pu observer au fil des projets que j’ai accompagnés — dans quatre fondations essentielles :

  • la clarté de la vision et des objectifs stratégiques de l’entreprise,
  • la capacité à structurer une gouvernance de la donnée fiable et durable,
  • l’implication et la montée en compétence des équipes,
  • et, par conséquent, la capacité collective à s’approprier l’outil comme un levier de performance, et non comme une contrainte supplémentaire.

Autrement dit, un CRM n’est pas une solution magique, mais un accélérateur puissant… à condition que les prérequis soient maîtrisés.

À quoi sert un CRM ?

Un CRM n’est pas un simple outil commercial : c’est un véritable levier business, conçu pour piloter, automatiser et améliorer les processus commerciaux, et renforcer la qualité et la cohérence de la relation client. Sa vocation première n’est donc pas de “suivre l’activité”, mais de permettre à l’entreprise de mieux comprendre, structurer et développer sa relation avec ses prospects et ses clients.

Concrètement, un CRM centralise l’information, fluidifie la coordination, aide à anticiper les besoins, fiabilise le pilotage et crée un socle pour optimiser l’expérience client. L’enjeu n’est pas uniquement opérationnel : il est stratégique.
Mais encore faut-il que l’entreprise soit prête à tirer parti d’un tel outil.

D’ailleurs, pour certaines structures peu matures sur la donnée, aux processus simples et aux budgets limités, un tableur bien structuré couplé à un outil de reporting peut suffire dans un premier temps. Le CRM n’a de sens que s’il répond à une ambition claire et à un besoin réel, avec au centre du dispositif et de la vision l'expérience Client de qualité, différenciante et décisive que l'entreprise ambitionne d'offrir et grâce à laquelle elle compte se démarquer.

Avant le choix de l’outil : clarifier la vision stratégique

Avant même de penser “fonctionnalités”, “modules” ou “benchmark”, la première question est simple :
où l’entreprise veut-elle aller dans les 3 à 5 prochaines années ?

Un CRM n’est qu’un moyen. La stratégie, elle, donne la direction :

  • Quelle expérience client voulons-nous délivrer ?
  • Quelle posture customer-centric souhaitons-nous adopter ?
  • Quels résultats voulons-nous améliorer : acquisition, conversion, rétention, satisfaction, efficacité commerciale ?
  • Quels processus doivent être fluidifiés, automatisés ou mieux pilotés ?

Un CRM efficace n’est jamais le point de départ : il est le prolongement d’un cap stratégique clair.
Inversement, un CRM choisi sans cap peut rapidement devenir une usine à gaz coûteuse, sous-utilisée, ou mal adaptée aux besoins réels. 

Enfin il est important de rappeler qu'un CRM n'est pas non plus une baguette magique et que son intégration et utilisation requièrent également des process, de la rigueur, du bon sens et de la dextérité, dans le cadre de l'amélioration continue.  

Le choix de l’outil doit découler de la feuille de route (et non l’inverse)

Chaque CRM a ses forces, ses limites, son niveau de complexité, sa philosophie. On ne choisit pas un outil parce qu’il est réputé être une “machine de guerre”, mais parce qu’il sert une ambition, un modèle, une organisation. J'aime souvent à utiliser des métaphores et celles et ceux qui m'ont côtoyés le savent, dans ce cas précis je dirais que : " cela ne sert à rien d'investir dans une Formule 1, si votre ambition est d'aller chaque matin à la Boulangerie à 200m de votre domicile pour avoir du pain chaud." Je force le trait, certes, mais l'idée est là et pour faire la transition avec ce qui suit, "cette formule 1 ne vous sera pas de première utilité si vous ambitionnez de faire Paris - Rio De Janeiro" 

Bien garder à l'esprit que ce n’est pas l’outil qui crée la stratégie, c’est la stratégie qui exige un outil.

Le niveau de maturité de l’entreprise, la taille des équipes, la complexité des parcours clients, le volume de données, la structure du pipeline, les besoins d’automatisation ou de reporting doivent guider le choix d'une solution, — pas l’effet de mode ou la popularité, encore moins les démos marketing très bien orchestrées car tous les logiciels sont alors les "meilleures solutions adaptées à vos besoins". Prenez garde au chant des sirènes ;) et ne vous précipitez pas.

La gouvernance de la donnée : le carburant (souvent sous-estimé) du CRM

On n’insistera jamais assez : un CRM n’est jamais meilleur que la qualité des données qu’on lui confie.

Or, la majorité des échecs de projets CRM provient d'une donnée :

  • mal renseignée,
  • non structurée,
  • non fiabilisée,
  • héritée d’anciens outils,
  • ou impossible à synchroniser avec l’existant.

La gouvernance de la donnée doit donc être pensée en amont :

  • Qui collecte quoi, quand et comment ?
  • Quels champs sont essentiels ?
  • Quels niveaux de qualité sont exigés ?
  • Comment éviter les doublons, les divergences, les “données mortes” ?
  • Comment garantir l’interopérabilité avec les outils existants (et sont-ils encore pertinents d'ailleurs?) : l’ERP, les outils marketing (CMS, blog, reseaux sociaux, emailings...), l'outil de devis/contrat/facturation, la téléphonie … ?

Car sans un minimum de ce que je qualifierais d’"hygiène" et d’architecture, même le meilleur CRM ne sera qu’un tableau plus sophistiqué — mais tout aussi inefficace. J'ai déjà vu un CRM parmi les meilleurs au monde ne pas être le reflet conforme des chiffres consolidés dans le rapport financier parce qu'il manquait des données et que les autres outils type ERP étaient plus fiables à cet égard ...
Comment bâtir des prévisionnels et une stratégie commerciale ciblée quand on dispose d'une donnée incomplète ou mal renseignée ? 

Impliquer, former et accompagner : le facteur humain comme clé de réussite

Le succès d’un CRM repose autant sur les équipes que sur la technologie. Un outil n’a d’impact que s’il est adopté, compris, utilisé. Cela passe forcément par ces étapes clés à ne surtout pas négliger dans le process :

  • d’impliquer les équipes dans la définition des besoins, et de leurs irritants et manques vis à vis d'un existant
  • de clarifier le “pourquoi” derrière chaque tâche, chaque champ, chaque automatisation.
  • de les associer aux tests et à la recette,
  • de les former réellement,
Ne pas oublier que :
  • Un CRM que l’on impose devient une contrainte.
  • Un CRM co-construit devient un levier de performance individuelle et collective.
Une checklist pour bien se préparer

Voici une version synthétique des points à clarifier avant d’avancer :

Vision & objectifs

  • Objectifs stratégiques clairs.
  • Définition de l’expérience client souhaitée.
  • Processus clés à améliorer.

Donnée & interopérabilité

  • Qualité et structure des données existantes
  • Gouvernance définie.
  • Vérification des intégrations possibles (ERP, marketing, support…).

Organisation & équipes

  • Parties prenantes identifiées.
  • Implication des utilisateurs.
  • Temps de formation anticipé.

Choix de l’outil & intégration

  • Périmètre fonctionnel aligné avec la feuille de route.
  • Niveau de complexité adapté à la maturité de l’entreprise.
  • Budget, délais et contraintes techniques maîtrisés.
  • Audit et benchmarking auprès des intégrateurs des solutions pré identifiées, avant le choix de la solution.
Conclusion — Un CRM ne remplace pas une stratégie : il la rend opérable et mesurable

Un CRM n’est pas une fin en soi. C’est un levier. Un accélérateur. Un facilitateur.

Il permet d’exécuter plus vite et plus précisément une vision stratégique bien définie, d’ancrer une culture customer-centric, d'améliorer les processus commerciaux et d’exploiter la donnée comme un actif.

Mais il ne “répare” ni les problèmes organisationnels, ni l’absence de cap, ni la faiblesse de la gouvernance.
Son efficacité dépend directement du travail effectué en amont.

Choisir un CRM, ce n’est pas choisir un outil : c’est avant tout choisir de structurer et réunir toutes les conditions favorables pour réaliser son ambition.

 


Pour aller plus loin ...
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A très bientôt.